Nov 11 2019

Abhinivesha ou la peur ultime

Si nous comprenons qu’il n’y a ni naissance ni mort, juste une continuation, nous serons libérés de la peur et nous pourrons vivre pleinement notre vie.

Thich Nath Hang

 

 

Les Yoga Sûtra,

un point de vue sur la libération

par Andrée Maman | Publié le 16 septembre 2003

 

Les Yoga sûtra permettent à l’homme de mieux comprendre sa souffrance, et par là de mieux s’en détacher. Ainsi libéré, le yogi peut espérer atteindre la sagesse, cette compréhension du monde qui permet d’y vivre en harmonie. La libération est donc possible, quand bien même le chemin en est ardu.

« LA LIBÉRATION EST-ELLE DU DOMAINE DU POSSIBLE?

Pour pouvoir répondre à une telle question, il est bon de bien définir le terme de libération […] On dira donc que se libérer, c’est se dégager des contraintes, des conformismes, des idées reçues qui empêchent des potentialités latentes en chacun de nous de se manifester.

Il en découlera alors un état qui est la liberté, état d’indépendance, d’autonomie par rapport aux causes extérieures, cette absence de contrainte acquise concernant le comportement et la pensée, donc tant le physique que le non physique.

Cette liberté d’esprit est celle de celui qui n’est plus dominé par la crainte, les préoccupations obsédantes égocentriques, les préjugés et les conformismes. Il en découlera alors une faculté d’écoute et de compréhension de l’autre particulièrement aisée, et en général une aisance et une harmonie tant physique que psychique.
[…]
Le texte des Yoga Sûtra analyse tous les éléments, causes de « souffrance », tous les « obstacles » psychologiques contraignants et propose différents moyens d’action pour atteindre l’état de liberté.
[…]
Trois phases vers cet état pourraient être définies:

1. Nécessité de désapprendre: il s’agit d’un faire, donc d’une action. Cela implique un examen de conscience lucide, sans complaisance, sans justification, pour voir ce qui est sans distorsion. Ce stade pourrait être comparé à un « lavage », une « purification » qui correspond à débarrasser, dégager l’esprit de ce qui l’encombre pour lui permettre d’accueillir le « neuf ». En méditation c’est la phase de dhâranâ, sixième membre ou étape du Yoga. et première phase du Yoga dit « interne » par opposition au Yoga dit « externe » qui implique notre relation aux autres (yama), à nous-mêmes (niyama), au corps (âsana), au souffle (prânâyâma), et dont la pratique régulière, non intéressée, mène à un état préliminaire de début d’intériorisation (pratyâhara).

2. Ensuite voir, ce qui implique une connaissance avec processus de réflexion, d’analyse et de synthèse dans une observation qui comporte de moins en moins de distractions; cela correspondrait à la septième étape du Yoga interne ou dhyâna.

3. Transformer, ce qui implique une re-connaissance dans tous les sens du terme : à la fois connaître à nouveau, autrement, lucidement et sans a priori et aussi reconnaître, réaliser son insuffisance, sa « petitesse » vis-à-vis de plus haut que soi, donc remercier pour ce qui nous a été donné, avec une attitude de révérence et d’humilité.

On atteint alors l’état de samâdhi où s’opère la fusion de l’observateur avec l’objet de son observation, dans un processus d’empathie où la conscience de soi n’est plus. La libération ainsi décrite dans les Yoga Sûtra est ce passage de la dualité à la non-dualité. C’est comprendre intimement notre essence profonde et nous dépouiller de tous les « revêtements » auxquels nous nous identifions ; se dépouiller veut dire comprendre ces revêtements, savoir ce qu’ils sont et comment ils peuvent nous aider selon les circonstances, sans en être dupes et esclaves. Ils existent, ils permettent de nous différencier les uns des autres, mais ils sont éminemment précaires, impermanents et changeants et ils ne sauraient nous définir. Mieux les connaître permettrait en toute lucidité dc les utiliser soit pour jouir ou agir, soit pour progresser dans la clarté.

Ceci étant posé et succinctement défini, reposons-nous la question de savoir si se libérer est possible […].

Le texte des Yoga Sûtra analyse les causes de la souffrance de la façon suivante:

Dans le chapitre II, les premiers sûtra énumèrent des causes d’affliction (les klesha) que l’on pourrait résumer de façon concrète comme des peurs, dans le sens d’anxiété, d’angoisse confuse et diffuse au plan psychologique, sans support physique réel. On pourrait ainsi citer:

1.la peur du qu’en dira-t-on, c’est-à-dire cette fausse idée de son petit moi qui fait que l’on refuse toute contradiction[…]

2.la peur de perdre ce que l’on désire […]

3. et encore la peur de mourir […]

Et ces Sûtra ajoutent que la première de ces causes d’affliction, celle qui en fait est le « champ » dans lequel les autres sont cultivés est cette tendance à l’identification à des aspects changeants de notre personne, dont nous avons déjà parlé plus haut; donc le fait d’être sous l’emprise d’une totale confusion quant à ce que nous sommes réellement.

Ceci est notre nature existentielle: alors comment agir?
[…]
1.Avant tout, bien sûr, et ce qui est le plus aisément à notre portée : la pratique qui utilise âsana et prânâyâma, c’est-à-dire l’attention soutenue au corps et au souffle dans différentes postures dont le but est physique, mais aussi hautement symbolique. […]

Cette pratique selon les termes du Kriya Yoga décrit au début du deuxième chapitre va être complétée par une étude et de soi et des textes et par une attitude de ferveur en relation avec la joie d’avoir découvert d’autres potentialités encore méconnues. Cette prise de conscience ne peut qu’inciter à poursuivre l’expérience, et la pratique qui, au tout début, pouvait sembler en quelque sorte contraignante, devient vite un grand moment de bien-être heureux.

2. Et aussi la pratique de la concentration vers une absorption de plus en plus profonde avec l’objet observé, excluant toute distraction.

3. Méditer peut aider à s’extraire d’une préoccupation paralysante, à prendre du recul et ne plus s’impliquer personnellement avec la même intensité qu’avant ; méditer sur les caractéristiques d’êtres déjà réalisés peut aussi aider à mieux comprendre leur propre cheminement.

4.Alors les proportions de nos caractéristiques (les guna pesanteur, activité et clarté) vont changer pour nous amener progressivement à privilégier l’harmonie, l’équilibre et la luminosité.
[…]
Tout le processus ainsi analysé revient à une connaissance de plus en plus fine de soi pour agir toujours en pleine connaissance de cause ; et pour enfin admettre qu’à l’évidence les autres ont eux aussi le droit d’exister avec leurs caractéristiques particulières. C’est dans ce sens que le yoga peut être défini comme « l’atténuation des manifestations du mental ».

Quand cette capacité de voir les choses de plus en plus clairement, de plus en plus finement, s’est développée, alors naît l’amour, non pas dans le sens affectif ou sexuel du terme, mais dans celui d’ »empathie-avec », de totale compréhension, donc de totale acceptation de ce qu’est l’autre. C’est cette sorte d’amour qui va donner une énergie particulière et entretenir un élan joyeux pour ce qui est, quelles que soient les circonstances extérieures.

Redisons que pour le Yoga et le Sâmkhya, points de vue associés et complémentaires, toute quête spirituelle a pour point de départ la prise de conscience d’une « insatisfaction », d’une souffrance qui découle d’une ignorance métaphysique de ce qu’est notre nature réelle, donc d’une identification à des éléments changeants et impermanents. Pour que cesse cette agitation, cette instabilité, pour qu’il puisse y avoir « délivrance » (moksha), l’être devra réintégrer la nature essentielle de son propre « soi » ainsi que le définit le sûtra 1.3 des Yoga Sûtra. La réalisation de ce but ultime est à notre avis la raison d’être du monde dans lequel nous nous sommes incarnés et qui par ses aspects variés, par les réactions qu’il suscite en nous, nous pousse à réfléchir pour éclaircir les raisons de son chatoyant déploiement. Selon les textes, dès que ce but est atteint pour un être en recherche, le monde manifesté va se résorber à nouveau dans le non-manifesté, et cela seulement pour lui. Néanmoins tous les êtres incarnés n’étant pas encore au même niveau de compréhension, l’univers manifesté continue toujours son existence. […]”

Revue Française de Yoga, n°23, « Le sens de la Vie ».

 

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Oct 13 2019

Notre antenne régionale IFY a fêté ses 30 ans !!!

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Oct 09 2019

La présence attentive au service d’autrui

La pleine conscience bienveillante

au service d’autrui

Par Matthieu Ricard le 8 octobre 2019

photo Matthieu Ricard

Alors que le monde devient de plus en plus agité et complexe, il est d’autant plus essentiel de développer et exercer notre esprit à devenir de meilleures personnes. Se presser de toute part et chercher à accomplir quelque chose juste “pour faire” ne sert pas le bien commun ni n’aide à construire un monde meilleur s’il manque la pleine conscience bienveillante. En réalité, ce que beaucoup de gens appellent des accomplissements – statut social, richesses et possessions – sont en fait le résultat direct d’un manque de sagesse. Ils découlent d’une quête égoïste de profit au détriment des autres ou de la planète.

Je suis profondément convaincu que l’amour et la compassion – les deux visages de l’altruisme – sont les vertus cardinales de l’existence humaine et sont au coeur de la voie spirituelle. L’amour bienveillant est le désir que tous les êtres puissent connaître le bonheur, tandis que la compassion vise à éradiquer leurs souffrances.

La psychologie occidentale, les théories de l’évolution et de l’économie qui dominent depuis longtemps nos sociétés affirment que la nature humaine est uniquement motivée par l’égoïsme. Mais la science nous montre aujourd’hui que l’altruisme véritable existe bel et bien. Il n’est pas réservé aux rêveurs et aux optimistes mais constitue un potentiel réellement présent en chacun de nous. Par l’auto-éducation, nous sommes tous en mesure d’améliorer nos capacités à prendre soin d’autrui. Tout comme nous consacrons du temps et de l’énergie à acquérir d’autres compétences comme la lecture, l’écriture ou l’apprentissage d’un instrument de musique, nous pouvons développer nos qualités de bienveillance et équilibre émotionnel, avec persévérance et patience.

L’entraînement à la présence attentive, ou pleine-conscience, nous permet d’actualiser notre potentiel inné et de faire ressortir le meilleur de nous-mêmes. En exerçant l’esprit par la méditation, nous pouvons parfaire notre sagesse et nos qualités fondamentales telles que la paix et la liberté intérieures, la clarté, la compassion, et la pleine-conscience. Plus nous développons ces qualités intrinsèques, plus nous avons d’espace intérieur pour faire face aux aléas de la vie et s’ouvrir aux autres.

Alors, comment procéder ?

La voie spirituelle peut aider à cultiver l’altruisme véritable – une qualité humaine fondamentale – et accroître notre compassion; mais cela est aussi possible de manière laïque, puisque nous avons tous un esprit dont il faut s’occuper du matin au soir. La pleine conscience bienveillante peut se développer grâce à des techniques d’entraînement de l’esprit, comme la méditation, et peut être associée à la pratique du yoga.

Nous commençons par calmer notre esprit de “singe” qui est, en l’état, à la fois confus, agité, rebelle, et sujet à d’innombrables conditionnements et automatismes. Le but de la méditation n’est pas d’éteindre l’esprit ou de l’anesthésier, mais de le rendre libre, lucide et équilibré. Pour gérer nos pensées, il ne faut pas les nourrir mais les laisser apparaître et se dissoudre par elles-mêmes dans l’étendue de la pleine conscience. Ainsi, elles n’envahissent pas nos esprits.

La méditation consiste par ailleurs à cultiver une façon d’être non assujettie aux schémas habituelles de la pensée. En pratiquant quotidiennement – ne serait-ce que 15 à 30 minutes par jour – il est possible d’approfondir sa concentration et sa conscience, ce qui nous permet ainsi de changer nos habitudes.


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Sep 30 2019

Sachons garder « l’esprit du débutant »

« Esprit neuf de débutant.

L’esprit du débutant contient beaucoup de possibilités,

mais celui de l’expert en contient peu. »

« Esprit zen, esprit neuf » – Shunryu Suzuki (1904-1971), maître zen

 

Dans l’émission « Sagesses Bouddhistes »
L’esprit du débutant nous est expliqué par Laurent Genshin Strim, moine zen
 

Une petite histoire Zen illustre bien ce qu’est « Shoshin », l’esprit de débutant (sho: qui débute / Shin: esprit) :

« Un célèbre maître de zen reçoit un jour la visite d’un homme qui déclare vouloir étudier avec lui. Le maître l’invite à boire le thé pendant que le visiteur lui expose son passé, lui décrit son cheminement spirituel, ses découvertes, ses réflexions et nomme les maîtres qu’il a côtoyés.

Le maître écoute patiemment et recommence à lui verser du thé dans sa tasse déjà pleine. Celle-ci se remplit à ras bord et finit par déborder, le thé coulant tout autour. L’élève s’écrit alors « Que faites-vous ?! Ma tasse est déjà pleine ! »

Et le maître lui répond:  » Comment voulez-vous qu’un enseignement pénètre votre esprit alors qu’il est déjà plein comme cette tasse ? « 

L’esprit du débutant c’est l’élan originel, dans sa sincérité, son ouverture, son intuition.

Au contraire, l’habitude nous amène en permanence à lier ce que l’on rencontre à ce que l’on connaît déjà. C’est la raison pour laquelle nous arrivons rapidement, après quelque temps de pratique, à vouloir retrouver les expériences que nous connaissons déjà.

Entrer en méditation c’est partir à l’aventure. Une aventure pleine de risques, d’imprévus, de traversées dans le brouillard, mais aussi pleine d’émerveillement, de rencontres et de surprises.

Chaque fois que nous accueillons quelque chose de nouveau, nous amenons en nous une vitalité nouvelle : notre cœur s’agrandit, nous permettons au mouvement de la vie de circuler plus généreusement.

Dans l’esprit du débutant n’existe pas la pensée « J’ai atteint quelque chose », ni toutes les pensées de comparaison, ou de jugement qui limitent notre vaste esprit. Lorsque nous n’avons pas idée de ce que nous allons trouver dans la méditation, pas d’attente, nous sommes de vrais débutants. Alors nous pouvons réellement apprendre quelque chose. »

 

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Sep 24 2019

Place des asanas dans le yoga traditionnel

 

TRANSCRIPTION
[Neda] Namaste
[Sudhir] Namaste
[Neda] Bienvenue chez YogaLite
[Sudhir] Enchanté
[Neda] Merci de nous accorder un peu de temps pour
Discuter d’aspects importants du Yoga.
La première question que j’aimerais vous poser est:
qu’est-ce que le Yoga, qu’est-ce que ça signifie ?
[Sudhir] Voyez-vous,
Le Yoga a un sens littéral et le Yoga a aussi un sens sous-entendu, et le Yoga a un sens qui s’applique à la vie de tout le monde. Maintenant si on se penche sur le sens littéral du Yoga, la racine sanskrite du mot est YUJ.
YUJ signifie joindre, YUJ signifie rassembler, c’est le sens littéral.
Ensuite si vous approfondissez un peu plus, qu’est-ce que le Yoga ?
Rassembler signifie également intégrer, mettre toutes les pièces ensemble.
Maintenant en ce qui concerne le Yoga s’appliquant à nos vie, alors
la façon dont nous définissons le Yoga en tant que Yoga est l’intégration de la personnalité et c’est ce que Swami Swami Kuvalayananda disait à propos du Yoga.
Sa définition du Yoga était que le Yoga constitue l’intégration de la personnalité.
Maintenant allons un peu plus loin et réfléchissons un peu.
Qu’est-ce que la personnalité, qu’est-ce que notre personnalité et pourquoi a-t-elle besoin d’être intégrée ?
Donc si vous observez un être humain, si vous analysez un être humain, la personnalité se définit sur la base du corps, sur la base du mental, sur la base de l’intellect, sur la base des intérêts, sur la base des émotions, et sur la base des pensées.
Maintenant parfois, et je précise que je ne veux pas dire souvent quand je dis parfois, pour une majorité d’entre nous, tous ces aspects de notre personnalité ne fonctionnent pas bien ensemble.
Si le corps est fort, le mental est faible. Le mental est fort, parfois le corps ne fonctionne pas correctement, parfois les pensées ne sont pas positives, elles sont négatives, parfois tant qu’il y a toujours un compromis, et c’est cela, selon le Yoga, qui est la cause des déséquilibres et le déséquilibre c’est la maladie.
Donc le Yoga dit qu’en intégrant votre personnalité, vous rendez un être humain plus fort, vous rendez un être humain meilleur, afin qu’il contribue non seulement à lui-même, mais également à tout le monde.
Donc l’intégration de la personnalité la façon la plus simple d’expliquer ce qu’est le Yoga.
Je sais qu’il y a des définitions compliquées, mais l’idée générale est de simplifier, de tout rassembler, toute la personnalité, et c’est cela le Yoga.
[Neda] Vous avez mentionné Swami Kuvalayananda, pouvez-vous nous en dire un peu plus à son sujet ?
[Sudhir] Swami Kuvalayanandaji était un pionnier dans le domaine du Yoga.
Vous savez, beaucoup de gens font une comparaison. Ils disent que
Einstein était à la science, ce que Swami Kuvalayananda était au Yoga.
Il est né en 1886 et il était formé en sanskrit et en éducation physique.
A un moment de sa vie, voyez-vous, il a voulu se mettre en quête de spiritualité et, comme c’est de tradition en Inde, vous devez trouver un maître.
Donc il a trouvé son maître swami Paramahamsa Madhavdasji, et swami Madhavdasji a donné à swami Kuvalayanandaji une mission, et il dit à swami Kuvalayanandaji que le Yoga à travers le monde est maintenant dilué, parce qu’à ce moment-là les sciences  yoguiques en Occident particulièrement et même en Inde continuaient à se diluer
[Neda] C’était au début du 20ème siècle …
[Sudhir] … début du 20ème siècle et swami Madhavdasji en étant conscient, il dit : maintenant tu dois amener la science, la science moderne, dans l’explication et swami Kuvalayanandaji fut le
premier homme au monde à amener ensemble le Yoga et la science. Il a créé un lieu qui s’appelle maintenant l’institut de Yoga Kaivalyadham où se rencontrent le yoga traditionnel et la science moderne.
Donc ceci est sa contribution au monde du yoga. Donc à notre époque, directement ou indirectement, peu importe qui fait
du Yoga, ou quelle sorte de Yoga, nous devons tous beaucoup à swami Kuvalayanandaji.
[Neda] Et quand on parle de Yoga traditionnel traditional Yoga,
qu’est-ce que cela signifie véritablement ?
[Sudhir] Voyez-vous, ce n’est pas si difficile. Gardez à l’esprit que le Yoga en tant que science a évolué dans le temps.
Personne ne sait exactement, vous ne pouvez pas identifier
quand il a commencé.
Vous savez, il y a des gens qui disent qu’il existait quand telle personne était vivante, qu’il existait lorsque la bhagavad-gita a été écrite, qu’il existait à la période védique, donc nous savons que le Yoga a existé tout du long, et arriva le moment dans l’histoire du Yoga où Maharishi Patanjali, certains disent qu’il est né autour de 350 avant Jésus, certains affirment il y a 5000
ans, mais il a créé un protocole, particulièrement pour les pratiques que l’on met en place.
Cela ne signifie pas que les pratiques n’étaient pas faites comme ça avant lui, les pratiques étaient faites comme cela avant lui, mais sur la base de l’observation il a créé un protocole spécialement en ce qui concerne les le pratiques que nous faisons, à savoir asanas et pranayam.
Le protocole de Patanjali est tel qu’il a défini la pratique, voici
comment faire la pratique en général, les asanas, voici comment faire les asanas. Cependant il y a des milliers d’asanas, mais le principe derrière leur exécution est unique.
Il a également dit ce qu’ils sont et ensuite il a ajouté que su si vous faites les asanas selon la définition, selon la technique, alors voici le résultat qu’on peut en tirer.
Ceci est devenu le fondement de la tradition.
Ce que fait la tradition, elle vous donne une définition de la pratique, elle vous donne la technique de la pratique, et sur la base de la technique et de la définition, le résultat de la pratique. Les pratiques étaient faites avant Patanjali mais il est celui qui lui a donné un protocole and ceci est devenu le fondement de la tradition et ensuite des yogis plus tardifs, avec des textes
comme Hathapradipika, Gherandasamhita, et ainsi de suite,
ils suivent les principes yoguiques basiques de la pratique.
Voici ce qu’est le Yoga traditionnel.
Donc comme je le dis souvent, voyez-vous, il y a 50 ans
quand vous alliez pratiquer du Yoga, vous disiez Je vais faire du Yoga, personne ne vous posait de question, le Yoga voulait dire Le Yoga, mais maintenant si vous faites la même chose alors
une centaine de questions vous tombent dessus:
quelle sorte de Yoga, ou style de Yoga, quel type de Yoga ?
Vous voyez, il y a 50 ans le Yoga voulait dire Yoga, un point c’est tout, pas de questions, donc ce qui a existé pendant des milliers d’années avant cette situation est la tradition parce qu’elle
propose un protocole spécifique, et pas seulement un protocole spécifique, ils disent que c’est traditionnel mais en
en profondeur il est également très scientifique parce qu’il adresse plusieurs problèmes,
des problèmes scientifiques, âge, problèmes de santé, et ainsi de suite, donc il y a une manière systématique de faire les pratiques, c’est ce que la méthode traditionnelle signifie.
[Neda] Et quand on parle de ces pratiques aujourd’hui
le Yoga est souvent identifié à la pratique posturale.
Donc quelle est la place de la pratique d’asanas dans le Yoga traditionnel ?
[Sudhir] Voyez-vous, les asanas sont importants, ce n’est pas
qu’ils ne soient pas importants, mais les asanas ne sont pas un but en soi. Gardez toujours à l’esprit que le Yoga est l’intégration de la personnalité, comme je l’ai dit.
Les asanas sont probablement un moyen. Maintenant je vais
vous donner … un autre point de vue Il y a une autre définition du Yoga, qui vient d’un autre texte et qui dit: [citation en sanskrit]
[citation en sanskrit] ce qui signifie vos activités, tout ce que vous faites, vos actions, quelles que soient les actions, mais ils disent qu’accomplir vos actions avec sincérité, accomplir vos actions avec unité, c’est le Yoga.
Les actions mentales, les actions physiques, vous devez être présent.
Mais les textes disent aussi: [citation en sanskrit]
[citation en sanskrit] Le seul moyen dont nous disposons pour accomplir, quelles que soient les tâches qui nous incombent, c’est notre corps, n’est-ce pas ?
Si je veux aider quelqu’un, je veux cuisiner, je veux faire quelque chose d’autre, est-ce que je peux y arriver sans le corps ? Pouvez-vous penser sans le corps ?
Penser ? [citation en sanskrit]
Le corps est seulement le moyen pour accomplir ce que nous avons besoin d’accomplir. Et puisque c’est le seul moyen dont nous disposons, il doit être gardé vide.
Même le but du Yoga qui est l’intégration de la personnalité ne peut pas être atteint sans le corps.
Donc le corps doit être gardé en bonne santé et c’est là où les asanas jouent un rôle important.
Donc oui les asanas jouent un rôle important, mais ils ne sont pas le yoga. Ils sont le portail, la voie d’entrée vers le Yoga, avec les Yamas, Niyamas, Asanas.
Le yoga est une pratique bien supérieure.
C’est l’intégration, cela implique beaucoup d’autres choses, ça implique le pranayam, ça implique Dharana, Dhyana, la méditation, la contemplation, la concentration.
Donc ce sont toutes ces choses, mais les asanas ont une place légitime, mais comme je l’ai dit, ils sont la phase de démarrage quand on cherche à garder le corps en bonne santé healthy.
Ce n’est pas de l’acrobatie, les asanas ne sont pas des figures acrobatiques. C’est un moyen très simple de garder le corps en bonne santé, le principe étant que tous les organes dans le corps doivent être stimulés et que le positionnement des parties du corps soit tel que chaque système dans le corps est tonifié, ce qui contribue à la santé.
Donc voici la véritable démarche et Patanjali a aussi décrit comment faire les asanas.
Donc voici l’importance des asanas quand on parle de Yoga, pour garder un corps en bonne santé.

 

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