“Méditer, c’est très simple, c’est comme marcher, on sait tous marcher et on est tous capables de méditer. La plupart des humains ont tous connu un état méditatif, même ceux qui ne l’ont pas fait volontairement: quand vous êtes devant un feu de bois, quand vous êtes devant les vagues de la mer, le fait d’être face à cela capte votre attention et apaise vos émotions. C’est ça l’état méditatif: on est présent, apaisé, conscient. On pourrait définir la méditation comme l’art de ne rien faire mais de le faire à fond.

C’est-à-dire que l’on arrête de regarder la télé, de lire, d’écouter la radio, d’envoyer des SMS. On s’arrête, on s’assied, on ferme les yeux et on observe ce qui se passe dans notre corps, ce que l’on entend, ce qui circule dans notre esprit. C’est quelque chose que nous ne faisons jamais, nous sommes toujours dans l’action et dans la distraction.

Faire cela régulièrement ouvre pour nos émotions, pour notre attention, pour notre esprit, des espaces bénéfiques en termes de santé. C’est pour cela que je m’y intéresse en tant que médecin. De très nombreux médecins et soignants aujourd’hui utilisent la méditation en plus de leur façon de soigner habituelle.

La méditation c’est comme tous les apprentissages. Si j’essaie d’apprendre la méditation alors que je suis dans une situation personnelle catastrophique, ce n’est pas le bon moment.

Mais c’est comme si je décidais d’apprendre le violon alors que je suis grippé et en conflit avec le monde entier. Donc, apprendre à méditer nécessite de la faire à un moment où l’on n’est pas trop mal. Mais après, l’intérêt est que l’on peut s’en servir pour affronter ses souffrances.

La régularité est importante, c’est un peu comme l’exercice physique. Ce n’est pas la peine de courir un marathon tous les 3 mois. Mieux vaut marcher 20 minutes chaque jour.”

Christophe André dans l’émission “Bourdin Direct” – mars 2016