Dans toute création, il y a quelque chose qui résiste.
Georgio Agamben,
Création et anarchie
Résister, du latin « sisto »,
c’est s’arrêter,
pour penser,
pour contempler.
Cet aspect contemplatif n’est pas un état passif.
Il implique une relation au monde singulière, une relation d’usage
inappropriable, selon le concept franciscain.
Il ouvre aux notions de pauvreté et de richesse,
qui rejoignent nos préoccupations contemporaines :
« Nous sommes devenus pauvres pour devenir riches ».
La puissance de création s’exprime aussi
dans la conscience de notre fragilité.
Ainsi, habiter n’est pas remplir.
Résister n’est pas faire table rase du passé,
c’est au contraire puiser dans l’héritage comme on boit à une
source. Riche de son dénuement, habité de sa contemplation,
puissant dans la conscience de sa fragilité, porteur d’un nouveau
regard, l’artiste met en lumière le monde,
il est révélateur de sens.
1– Résistance et désoeuvrement
Alberto Giacometti,
L’homme qui marche
Je cherche en tâtonnant à attraper dans le vide le fil blanc invisible du merveilleux qui vibre et duquel s’échappent les faits et les rêves avec le bruit d’un ruisseau sur de petits cailloux précieux et vivants.
Alberto Giacometti

L’homme qui marche, Alberto Giacometti (1960)
2 – Résistance et puissance de l’impuissance,
fragilité.
Tadashi Kawamata,
œuvres diverses
Si tu veux être sage, il suffit de ne rien faire.
Tadashi Kawamata

Le passage des chaises, Tadashi Kawamata (1997)
3 – Résistance et contemplation.
Caspar David Friedrich,
Le voyageur contemplant une mer de nuages, paysage d’hiver
Pas seulement peindre ce qu’il voit devant lui, mais aussi ce qu’il voit en lui-même.

Le voyageur contemplant une mer de nuages, Caspar David Friedrich (1818)
4 – Résistance et liberté.
Marc Chagall,
L’autoportrait aux 7 doigts
Dans l’art comme dans la vie tout est possible si, à la base, il y a l’amour.
Marc Chagall

L’autoportrait aux sept doigts – Marc Chagall (1912-1913)