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Glenn Gould, pianiste spirituel

Glenn Gould,

pianiste spirituel

Émission de France culture

• Les Nouveaux chemins

de la connaissance •

Interprète, créateur, pianiste, génial,

Glenn Gould est tout à la fois.

Mais qu’est-ce qui le distingue des autres ?

L’émission “Les Nouveaux chemins” explore ce qui fait de Gould

un pianiste certes génial mais aussi un être singulier… et pluriel.

Plongez dans les trois épisodes de cette série, jubilatoires,

et revisitez Gould à travers son lien au silence, son rapport

intellectuel à la musique, ses goûts, ses aversions, ses choix.

Le portrait de Glenn Gould revisité par André Hirt,

professeur de philosophie, tourne par exemple le dos à

la lecture virtuose et misanthrope d’un personnage sombre,

souvent dépeint en autiste, aussi virtuose que bizarre :

“Gould est d’abord une Joie.

Écouter de la musique toute la nuit en voiture ;

rouler toute la nuit en voiture ; voilà des expériences gouldiennes.

Pas le pianisme.” André Hirt

 

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Glenn Gould (1932-1982)

est incontestablement un des plus grands pianistes

de sa génération.

Enfant prodige, son succès devient mondial

grâce à l’enregistrement des

Variations Goldberg de Bach en 1955,

dans les studios CBS de New York :

  Il  enchaîne les tournées dans le monde entier.

Les médias se régalent de cette personnalité

excentrique, hypocondriaque et maniaque,

caricaturant sa position si particulière

quand il joue, en chantonnant, le visage presque

au niveau des touches, emmitouflé dans une écharpe

malgré le chauffage, comme accroupi devant ses

pianos fétiches, sur une chaise bricolée,

à la hauteur exacte de 33 cm du sol.

Solitaire, Glenn Gould avouait mieux comprendre

les animaux que les humains.

Il décide d’arrêter les concerts à 32 ans,

au sommet de sa gloire, pour se consacrer

exclusivement aux enregistrements,

à la composition, à l’écriture, à la réalisation

d’émissions et de documentaires

pour la radio ou la télévision.

Il meurt d’un accident vasculaire cérébral

à l’âge de 50 ans.

1/

Glenn Gould,

le piano de l’esprit

 Découvrez l’univers ascétique et malicieux

de ce pianiste spirituel

avec le philosophe et musicien

Jean-Yves Clément :

 

 Peu de pianistes jouissent d’une célébrité

comparable à celle de Glenn Gould ;

et pourtant, celui dont les interprétations furent

avant tout des oeuvres de re-création était

en quête de quelque chose au-delà du piano,

l’extase de la musique elle-même.

Cette image mentale qui doit précéder l’exécution

pianistique, Gould la veut vidée de tout

hédonisme tactile” ce qui ne l’empêche pas

pour autant de s’incarner

lorsqu’il pose ses doigts sur le clavier.

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2/

Glenn Gould,

l’idiot musical

 Glenn Gould est-il un idiot ?

Glenn Gould est un idiot,

mais un idiot au sens étymologique:

il est singulier, original ;

il a une mission presque sacrée.

Glenn Gould, le portrait d’un pianiste spirituel

revisité par le philosophe André Hirt :

 

 

  « Arrivé à Madrid, détruire immédiatement l’écrit sur Glenn, pensais-je, il faut qu’il disparaisse le plus tôt possible

pour que je puisse en entreprendre un autre.

Je sais maintenant comment aborder cet écrit,

je ne l’ai jamais su ; j’ai toujours commencé trop tôt,

en dilettante. Nous passons notre vie à fuir le dilettantisme

et toujours il nous rattrape, pensai-je, et il n’est rien que nous

ne souhaitions avec une plus grande intensité que d’échapper

une fois pour toutes au dilettantisme et toujours il nous rattrape.

Glenn et la rigueur, Glenn et la solitude, Glenn et Bach,

Glenn et les Variations Goldberg, pensai-je.

Glenn dans son studio en plein forêt, sa haine des hommes,

sa haine des gens de musique, pensai-je.

Glenn et la simplicité, pensai-je en contemplant la salle.

Nous devons savoir d’emblée ce que nous voulons, pensai-je,

dans la tête de l’enfant déjà, il faut que ce soit clair,

il doit savoir ce que l’homme veut, ce qu’il veut avoir,

ce qu’il doit avoir, pensai-je. »

“Le naufragé”,

Thomas Bernhard (Folio, 1983),

traduction Bernard Kreiss

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3/

Glenn Gould,

musicien penseur

 On sait que Glenn Gould possède

un rapport intellectuel à la musique.

On connaît toutefois moins

Glenn Gould l’intellectuel,

celui qui pense la critique de l’authenticité,

possède une philosophie de l’histoire et

révère l’idée de négation comme

une des plus grandes inventions humaines.

Découvrez le Glenn Gould écrivain et penseur,

décrit par le violoniste, cinéaste et essayiste

Bruno Monsaingeon,

ami du pianiste et compilateur minutieux

de tous ses écrits :

 

 « Un jour, j’étais en train de travailler au piano la Fugue K. 394 de Mozart, lorsque la femme de ménage de mes parents se mit à passer l’aspirateur juste à côté de mon piano. Il en résulta que, dans les passages forte, la musique lumineusement diatonique de Mozart fut submergée par un halo de vibrato, le genre d’effet que l’on ressent lorsqu’on chante dans son bain, qu’on a les oreilles pleines d’eau et qu’on secoue la tête. Et dans les passages piano, je n’entendais carrément plus rien de ce que je jouais, tout en continuant de ressentir une relation tactile avec le clavier. Je pouvais donc imaginer ce que je faisais, mais sans vraiment l’entendre. La chose étrange était que soudain tout se mettait à sonner mieux que ce n’était le cas sans l’aspirateur. En particulier, ceux qui sonnaient mieux que tout autre étaient précisément les endroits où je ne pouvais plus m’entendre du tout. »

“Chemins de traverse”,

Bruno Monsaingeon (Fayard, 2012)

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              dvd “Au delà du temps”           “chemins de traverse”

                Bruno Monsaingeon                Bruno Monsaingeon

 

 

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