Shri T. Krishnamacharya,
savant, philosophe, musicien, thérapeute et maître de yoga…
Illustration de ses élèves, sa femme Namagiriamma,
son fils Desikachar, son beau-frère Iyengar,
Pattabi Jois et beaucoup d’autres de tous horizons…
Nous lui devons la pratique du Yoga moderne.
Musique : Tomas Reindl, Sanctus Gayatri
Shri T. Krishnamacharya (1888-1989)
Cliquez sur la photo pour découvrir sa biographie…
* Krishnamacharya *
par Yvonne Millerand,
élève directe de Krishnamacharya
et fondatrice de la FNY
“Plus qu’un enseignant, le Professeur Krishnamacharya était un
Maître, un “Guru” au sens traditionnel du terme : celui qui
dissipe l’obscurité.
IL naquit en 1898 et son père, un grand Maître religieux, fut
son premier instructeur ; il l’envoya poursuivre ses études à
l’Université pour s’initier au sanskrit, à la philosphie
du Vedanta et du Samkhya.
A la suite d’études brillantes à Calcutta, Mysore, entre autres,
il parlait couramment sept langues dont le sanskrit qu’il maîtrisait
à la perfection. Son érudition était impressionnante. Il aurait pu
obtenir aisément une chaire de philosophie ou de théologie mais
sa recherche personnelle l’amena à s’intéresser au Yoga.
Il partit au Tibet auprès d’un très grand Maître, le Yogin
RAMA MOHAN BRAHMACHARI.
Il y demeura sept ans et demi, puis revint en Inde sur le conseil
de son Guru pour enseigner le Yoga et fonder une famille.
Sa célébrité vite établie, atteignit le Maharadja de Mysore
dont il devint le professeur, le conseiller et l’ami durant
plusieurs années.
Sa destinée le conduisit ensuite à Madras où sa réputation
ne fit que grandir.
La compréhension, l’ouverture d’esprit de Krishnamacharya
faisaient de lui un précurseur dans une société indienne
traditionnelle ; il n’hésitait pas à bouleverser les conceptions
les plus ancrées par ses dires et par ses actes; il a rejeté
certaines parties d’anciens textes traitant du Yoga comme
étant dépassées et même dangereuses.
En acceptant le changement, il a fait preuve d’une lucidité
exceptionnelle, en particulier vis à vis des femmes.
“La gent féminine est supérieure car elle créé et engendre.
Je considère que ce n’est pas pour elle un droit mais un devoir
de pratiquer le Yoga”.
Son enseignement a évolué au cours des années. En alliant les
postures à la respiration profonde pour parvenir à la Méditation,
il a structuré des éléments cultivés séparément jusque là.
Cette œuvre magistrale est étayée par les aphorismes de
PATANJALI dont la finalité est de découvrir “le Témoin”
en soi, l’étincelle spirituelle qui anime tous les êtres.
Sa psychologie profonde lui permettait de déceler au premier
regard les motivations ou les besoins de ceux qui l’approchaient.
Sa perspicacité, sa force intérieure étaient éprouvées comme un
choc magnétique; son regard intense semblait pénétrer l’être
tout entier comme une flamme purifiante.
Il est impossible d’oublier le sentiment d’admiration, de respect
et de grandeur éprouvé en sa présence.
Loin d’imposer ses convictions religieuses et les techniques s’y
rattachant, il incitait ses élèves à puiser un équivalent dans leur
propre culture en refusant de les indianiser. Par exemple à la
question : “Pensez-vous que pour se rapprocher de DIEU, le
contexte occidental est aussi favorable que le contexte
oriental ?” il répondit : “Il n’y a aucune différence.
Il n’est nul besoin d’un Mantra (formule sacrée) pour atteindre
le Seigneur ; toute méthode quelle que soit la langue employée
est valable, pourvu que la concentration soit présente”.
Krishnamacharya a toujours refusé d’être honoré en tant que
personne ; les hommages devaient être rendus à son “Guru”
ou au “Seigneur” qui l’inspirait et lui permettait de transmettre
le savoir qu’il avait accumulé.
La force de cohésion de ses talents était un immense amour pour
les êtres.
Krishnamacharya a vu fêter son centenaire par ses disciples
le 28 novembre 1988. Il quitta ce monde le 18 février 1989.”
Livre et publication :
- “Sri T.Krishnamacharya, la traversée d’un siècle” VINIYOGA-n°24
- “Le Yoga du Yogi, l’Héritage de T.Krishnamacharya”
Kausthub Desikachar, éditions ÂGAMÂT